Graine de Lumière - 1983
Béatrice Réfievna - Huile st mixte sur toile

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Alice Miller

Abus et maltraitance de l'enfant














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        Les enfants à l'âme vagabonde entretiennent parfois de belles relations avec des Êtres plus légers que le vent... Pour ces enfants la réalité d'un monde invisible est une évidence. J'ai fait partie de ces enfants. Au fond du jardin, au milieu des arbres et des plantes, des présences bienfaisantes m'entouraient. En grandissant je découvris une autre réalité, celle des horreurs de l'Histoire, des horreurs de ce monde.
A chaque découverte macabre, je pensais avoir été confrontée au pire... mais un livre, un film ou un témoignage m'entrainait encore plus profondément dans l'ignominie. Mon adolescence a été marquée par la douloureuse découverte de l'Histoire et de l'actualité à travers le monde. Mon coeur était déchiré entre la beauté époustouflante du monde et la cruauté des hommes.

Cette toile tient une place importante dans ma vie. Lorsque je la regarde, j'y vois une période spirituellement écrasante... sombre et brutale qui, malgré tout, porte en son sein un germe de lumière.
A cette époque je me posais la question de la souffrance de "Dieu" à travers chaque créature qui souffre... et j'en souffrais. La Terre, les plantes, les animaux, les humains... toute une souffrance absurde. La souffrance de "Dieu" existait-elle ou "Dieu" était-il un Être au-delà de la souffrance? 1984 et 1985 furent des années de grandes joies et de profondes blessures... physiquement, émotionnellement, spirituellement.

Le "Paysage intérieur" a été peint en 1985. Comme les poissons ne savent vivre sans eau, je ne sais pas vivre sans peindre... mais à cette époque je me demandais : "Est-ce bien raisonnable de prendre ce chemin  laborieux et périlleux?"  Un vieux peintre vivant à Pátzcuaro, Charlie Partterson, disait à propos de la vie d'artiste: "Don't worry, it's only the first fifty years that are the hardest !"


(...) Chez toi, ce n'est pas envie ni avarice,
mais manque de confiance en toi-même.
Tu ne crois pas que c'est LUI qui donne à travers toi.
Tu ne crois pas que tu en es digne.
Sois prête! La main sourit, elle aussi. Tout sourit. (...)


En 1986, je fis une incroyable rencontre. A Mexico DF, alors que j'arrivai chez Antoine, mon regard se fixa sur une tache blanche de l'autre côté d'une grande salle. Je traversai la pièce et m'approchai de l'étagère: c'était un livre, "Le dialogue avec l'ange".  D'un naturel sceptique, je souris; toutefois ma curiosité me poussa à le lire. Ce fut une lecture pleine d'émotion et de joie; j'avais le sentiment de retrouver de vieilles connaissances, celles qui m'entouraient lorsque j'étais enfant au fond du jardin. Je ne les avais donc pas imaginées. "Quoi de plus naturel que de parler ensemble."

Depuis 20 ans, j'ai prêté ce livre, je l'ai parfois offert et je l'ai souvent conseillé. 
Je n'ai lu que Les dialogues, aucun autre texte s'y référant et, je n'évoquerai pas ici mes lectures de ce livre. Chaque personne doit pouvoir aborder ce texte librement, sans aucun commentaire, sans aucune explication de texte. Il se suffit à lui même. Puis, après lecture, chaque personne est libre d'accepter le dialogue intime qui la guidera sur sa propre Voie qui est unique au monde.
Février 2006


Dialogue avec l'ange - Transcrit par Gitta Mallasz
Editions Aubier-Montaigne, Paris 
  

Ce livre est le compte rendu d'une série d'événements qui ont eu lieu en Hongrie entre 1943 et 1944.
Ce n'est ni fiction, ni journalisme, ni littérature. Le lecteur doit le prendre tel quel. Ou le laisser.


Extrait de l'Entretien 75.
Vendredi 22 septembre 1944

(...)
QUICONQUE EST JUSTE PAR CONTRAINTE - EST ESCLAVE.

Ne soyez pas esclave!  Seule la liberté doit être votre air.
Tranchez là où l'esclavage agit en vous!
Défense d'agir par contrainte!

L'EXISTENCE, SI ELLE PÈSE, L'EXISTENCE, SI ELLE ÉCRASE,
C'EST SUR LE FRONT LA MARQUE DE LA HONTE.
Malédiction est : "Je dois."
Délivrance est : "Je peux."
L'élu choisit, l'élu peut agir.
L'élu est celui qui est libre de s'en aller - mais qui demeure,
qui est libre de se coucher - mais qui moissonne,
qui voit sans yeux,
qui pourrait prendre - mais qui donne.
(...)