Ceija et les fleurs de pomme de terre -  2004  - Huile sur toile - Béatrice Réfievna
Elle n'a jamais parlé de Auschwitz à ses enfants. Il lui est parfois arrivé de dire en ramassant
une épluchure de pomme de terre : "C'est ça qui m'a sauvée."

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Le passé, les chevaux, l'enfance, Ceija et sa mère...

Documentaire de Karin Berger (Autriche, 1999) - Montage : Michael Palm - Production : Navigator Film - ARTE

Un tatouage sur le bras rappelle son passé de déportée. Tsigane et Autrichienne, Ceija Stojka raconte sa vie : une vie de rom, de mère de famille, mais aussi d’enfant victime du nazisme. Née en 1933 dans une famille qui sillonnait le pays en roulotte et vendait des chevaux, elle est aujourd’hui sédentarisée, comme ses enfants et ses petits-enfants. Ceija Stojka s'est mise à peindre pour faire revivre sa vie errante, des scènes naïves et colorées qui racontent sa vie, des grands champs de fleurs, les coutumes de son peuple, mais aussi la guerre et sa déportation à Auschwitz où une grande partie de sa famille a été gazée. Destin tsigane. La réalisatrice Karin Berger suit Ceija Stojka sur les lieux qui ont marqué son existence. Au bord d’un canal où s’installait le campement de sa famille, elle chante une berceuse de son enfance. Dans une grange, elle se souvient que ses deux fils, musiciens reconnus, donnaient des concerts. Dans la petite serre de son appartement, elle redécouvre les photographies anthropométriques des membres de sa famille prises par les nazis à leur arrivée à Birkenau. Parmi elles, celles de la petite fille de 11 ans qu’elle était alors. En donnant à voir les lieux, les oeuvres et les archives de Ceija, Karin Berger dresse le portrait d’une femme exceptionnelle et évoque du même coup le passé dramatique du peuple rom. La parole est donnée sans restriction à Ceija, sans une phrase de commentaire extérieur. Libre de raconter sa vie, elle le fait avec une circonspection admirable. Lors des déjeuners de fête où la famille se réunit pour des réjouissances culinaires et musicales, Ceija évoque avec ses enfants la ségrégation dont ils ont été l’objet, et qui perdure encore. Elle leur transmet la mémoire de l’extermination de leur peuple, mais aussi sa force, sa foi et son amour indestructible de la vie.


L'étalon entre dans un arc-en-ciel noir...  il marche vers le père de Ceija, assassiné.



"Même la mort ne pouvait pas emporter tout ça, elle avait peur de ne pas y arriver."



La porte de l'enfer...



La sédentarisation...  (?)