Documentaire de Karin Berger (Autriche, 1999) - Montage : Michael Palm - Production : Navigator Film - ARTE Un tatouage sur le bras
rappelle son passé de déportée. Tsigane et
Autrichienne, Ceija Stojka raconte sa vie : une vie de rom, de
mère de famille, mais aussi d’enfant victime du nazisme.
Née en 1933 dans une famille qui sillonnait le pays en roulotte
et vendait des chevaux, elle est
aujourd’hui sédentarisée, comme ses enfants et ses
petits-enfants. Ceija Stojka s'est mise à peindre pour faire
revivre sa vie errante, des scènes naïves et
colorées qui racontent sa vie, des grands champs de fleurs, les coutumes de son peuple, mais
aussi la
guerre et sa déportation à Auschwitz où une grande
partie de sa famille a été gazée. Destin tsigane.
La réalisatrice Karin Berger suit Ceija Stojka sur les lieux qui
ont marqué son existence. Au bord d’un canal où
s’installait le campement de sa famille, elle chante une berceuse
de son enfance. Dans une grange, elle se souvient que ses deux fils,
musiciens reconnus, donnaient des concerts. Dans la petite serre de son
appartement, elle redécouvre les photographies
anthropométriques des membres de sa famille prises par les nazis
à leur arrivée à Birkenau. Parmi elles, celles de
la petite fille de 11 ans qu’elle était alors. En donnant
à voir les lieux, les oeuvres et les archives de Ceija, Karin
Berger dresse le portrait d’une femme exceptionnelle et
évoque du même coup le passé dramatique du peuple
rom. La parole est donnée sans restriction à Ceija, sans
une phrase de commentaire extérieur. Libre de raconter sa vie,
elle le fait avec une circonspection admirable. Lors des
déjeuners de fête où la famille se réunit
pour des réjouissances culinaires et musicales, Ceija
évoque avec ses enfants la ségrégation dont ils
ont été l’objet, et qui perdure encore. Elle leur
transmet la mémoire de l’extermination de leur peuple,
mais aussi sa force, sa foi et son amour indestructible de la vie.
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