J'ai lu "Lettres à maman par-delà l'enfer" et j'ai pensé à l'Entretien 56 de "Dialogues avec l'ange" daté du Vendredi 9 juin 1944. Il existe une traduction espagnol de ce livre. Voici le passage que j'adresse à Ingrid :

(Une semaine très lourde. Après le départ de Joseph, Hanna est anéantie par la douleur. Je ne la quitte pas. La situation est de plus en plus grave. Comment pourrais-je sauver Hanna et Lili du ghetto, alors qu'elles refusent d'accepter les faux papiers?)
"Le calice est lourd,
mais léger comme duvet est le corps, l'hostie. 
Le poids de l'hostie n'est qu'enveloppe.
Le nouveau corps est le sacrifice.
Où que soit le calice, le calice plein, là est l'autel.
L'hostie contient peu de farine.
Son service n'est pas d'être mangée, mais d'être sacrifice.
Le sacrifiant exalte la matière.
Le sacrifice n'est ni calice, ni autel, ni même l'hostie.
Son Corps a été sacrifié.
LUI vous demande un nouveau sacrifice.
Son Sang a été répandu pour beaucoup.
Ce qu'IL demande, ce n'est plus le sang,
mais le sacrifice de l'espace et du temps,
c'est là qu'IL se trouve.
Vous, ne soyez pas avec LUI, mais soyez LUI !
NE METTEZ PAS DANS VOTRE BOUCHE L'HOSTIE,
MAIS SOYEZ L'HOSTIE !

Que les méchants, l'ivraie, vous mangent et ils deviendront blé.
Et les justes aussi. Ne faites pas de distinction!
La bouche des justes vous accueillera et l'hostie leur sera douce,
mais dans la bouche des méchants elle sera feu terrible,
feu qui chasse tout ce qui est faux.
Donnez-vous, vous-même, et l'hostie agira, comme il est juste.
Comment l'ivraie devient-elle blé?
En brûlant, en devenant poussière, en devenant terre.
Le grain s'y enfouit et devient Nouveau Blé.
L'ivraie est insensible au feu,
mais par elle peut devenir blé.

L'ivraie ne pousse qu'au milieu du blé,
mais il existe une prairie où elle est fleur.
Il n'y aura plus d'ivraie, mais il y aura prairies fleuries et champs de blé - 
vie rachetée.

L'ivraie ne peut être arrachée.
L'ivraie et le bon grain sont battus ensemble,
mais le grain de semence est trié.
La tige et la balle sont jetées, le grain jamais.
Semez le grain que vous êtes, ne le gardez pas!
Pas même la mesure d'une hostie!
Car le grain doit produire de nouveaux corps pour LUI :
de nouveaux corps sur le quatrième plan,
qui n'est pas encore accompli.
Semez le grain! Vous êtes le semeur et le grain,
ET LE SEMEUR SE SEME LUI-MÊME."

Vendredi 9 juin 1944 - Entretien 56.
Dialogues avec l'ange.  Texte transcript par Gitta Mallasz.

Ce texte peut sembler étrange pour certains mais je crois que si Ingrid l'entend, elle le comprendra dans sa chair et dans son âme.

Pour moi Ingrid, vous êtes une hostie. Avec l'aide de votre famille, vous avez mis en pleine lumière la réalité atroce et cachée de la vie de tous les otages en Colombie... et à travers le monde. Tous les oublié(e)s inconnu(e)s dont personne ne parle; otages qui dérangent et dont il ne faut pas parler. 
Pour votre courage, pour ce sacrifice de l'espace et du temps, je vous remercie Ingrid, vous en particulier, mais également votre maman et vos enfants.

Vous écrivez que "Ici, la jungle est très épaisse, les rayons du soleil y pénétrent difficilement. Mais c'est un désert d'affection, de solidarité, de tendresse (...)". Je vous embrasse de loin avec tendresse et vous envoie par télépathie mes pensées les meilleures, mes prières afin que vous gardiez l'énergie dont vous avez besoin.

Béatrice
(Message écrit le 31 janvier 2008 sur la page internet de RFI.)